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Zaza des Grands-Champs
7 juin 2014

Jeanne LANVIN et moi, une rencontre en trois temps

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Petite fille, j'étais fascinée par le flacon du parfum Arpège mais très dérangée par son odeur.
Je me rappelle encore de ce poivré, qui me semblait fort incongru, à la fois attirant et repoussant et si intense.

Sublime flacon de 1927, représentant une mère et sa fille. Jeanne et Marguerite

Il y a deux ou trois ans, j'avais avidement regardé un reportage sur la préparation d'une collection haute couture d'Alber Elbaz (Alber, comme Albert mais sans t, répétait-il dans un franglais inouï !). J'en retiens des tas d'images mais surtout du remue-ménage que le désir d'Alber de mettre des épaulettes avait provoqué! La maison Lanvin n'en avait jamais utilisé... Le choc! Une révolution.

Et puis il y eut, les musées. L'exposition Le Roman d'une garde-robe, au musée Carnavalet et une visite dans les collections permanentes du musée d'Orsay dans la foulée.

Jeanne Lanvin par Odilon Redon, musée d'Orsay

Je me suis régalée avec Le Roman d'une garde-robe, j'ai mis des images sur des impressions d'imaginaire. J'ai été étonnée de recevoir un cours d'histoire de la mode en quelques salles. J'ai été fascinée par les détails, les boutons, les rubans, les broderies, les coupes qui se sont allégées au fil des années. J'ai été frappée par quelques pièces, toutes signées Jeanne Lanvin et me suis penchée pour bien les contempler.

Ce qui m'a surtout frappée? La modernité de sa production datée 1930.
Voyez plutôt:

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A première vue, j'aurais juré avoir vu des vestes comme celles-ci dans les années 1980 mais non, elle date bien de 1930.

 

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Je suis sûre qu'on pourrait retrouver ce plastron sur les marches de Cannes,
si toutes nos vedettes féminines actuelles ne suivaient pas notre mode très dénudée.

 

Jeanne Lanvin créait pour sa fille, Marguerite (qui n'en était pas tellement heureuse) des vêtements modernes, portables, qui rendaient belles, sa fille et toutes les femmes qui avaient les moyens et le bon goût de porter ses pièces. Elle ne dessinait pas mais travaillait à partir d'une bibliothèque recoupant plus de 600 ouvrages, qui lui servaient d'inspiration et de support dans son travail. Elle mobilisait des traits d'autres âges et d'autres cultures pour les faire siennes. Pas si étonnant que son travail traverse si allègrement les âges. Bien sûr, Jeanne Lanvin était une grande travailleuse, condition sans laquelle rien ne peut se transformer en or pour personne.

Je voulais découvrir l'histoire de cette femme, un peu écrasée dans la mémoire collective par Gabrielle Chanel, sans doute sa personnalité peu flamboyante en fut la cause, pourtant son travail me semble être tout aussi révolutionnaire que Chanel. Je me régale avec cette biographie et les rares autres ouvrages qui existent sur elle.

 copyright des photos: éditions paris musée

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